Pourquoi dit-on que l’homme est créé à l’image de D. ?
D. est le créateur suprême, il se rétracte pour faire de la place à l’univers qu’il crée.
A son image, l’homme est profondément un créateur au sens concret du terme. Il crée des réalités dans ce monde, chacun laisse une trace indélébile partout où il passe.
Cependant, pour réellement assumer son rôle de créateur, le propre de l’homme est d’apprendre à laisser sa place à l’autre, dans le cas contraire, il se rapproche du monde primitif des animaux. Néanmoins, donner et faire exister autrui est impossible sans amour.
Pour cela, D. a confié à l’homme la capacité de donner qui est une condition essentielle de sa survie.
En ce sens, le Docteur Bowlby a développé sa théorie de l’attachement. Il s’est notamment rendu compte que dans les orphelinats, s’il n’y avait pas assez de nounous pour s’occuper des enfants, ces derniers se laissaient mourir physiquement. Ainsi, pour survivre, on doit se sentir important pour quelqu’un d’autre. L’affection est donc un besoin nécessaire pour l’homme car le don de l’autre lui permet d’exister.
Mais comment se crée le sentiment d’amour ?
Rabbi Aaron Halevi explique que contrairement à ce que l’on peut naturellement imaginer, ce n’est pas l’amour qui implique le don mais bien le don qui entraîne l’amour. Effectivement, je ne te fais pas un cadeau parce que je t’aime mais c’est parce que je te l’offre que je t’aime. Par exemple, une mère aime son enfant dès sa naissance car elle a continuellement donné pendant 9 mois. Ce don d’elle-même, elle l’a fait naturellement et gratuitement sans attente d’un retour sur investissement.
C’est donc ainsi que se créé l’amour : En donnant sans vouloir obtenir quelque chose en retour. C’est tout le principe du concept de La Nida que l’on retrouve dans la religion. Pendant une partie du mois, l’homme et la femme ne vont pouvoir se toucher pour ensuite mieux se retrouver. Ce moment donne un cadre au couple, pendant cette période, ils donneront sans l’idée d’en arriver au charnel, à la récompense. Cet attachement sentimental qui se forge et se maintient permet donc ensuite de sublimer la dimension physique du couple ; sa sexualité.
Comment repérer et sortir d’une relation toxique ?
La question la plus importante à se poser dans une relation amicale ou amoureuse est : Est- ce que j’aime celle que je suis quand je suis avec l’autre ? C’est ainsi que l’on reconnait une relation toxique. Si la relation est saine, on se rend compte qu’au contact de l’autre, ce sont les plus belles parties de nous qui ressortent. Au contraire, une relation toxique fera ressortir le pire de notre personnalité.
De plus, une relation saine est une relation équilibrée. Dans une relation toxique, l’une des deux personnes à tendance à être effacée par l’autre. Or, faire exister l’autre en se rétractant pour lui est la définition même de l’amour.
Cependant, il ne faut surtout pas tomber dans l’extrême, la Torah n’est pas pour la fusion en amitié ou en couple. Par exemple, il n’est pas nécessaire de tout se dire, chacun doit garder une part d’indépendance.
Finalement, un vrai ami est là quand on en a le plus besoin. Apprendre à aimer c’est continuer de le faire même quand on découvre une partie de la personnalité de l’autre qui nous plait un peu moins. Aimer l’autre c’est le faire dans sa globalité, c’est ça la magie d’une relation.
Entre le corps et l’âme, où placer la sexualité ?
« D. fabrique l’homme, poussière de la terre et il souffle à l’intérieur une Nechama »
D. a créé l’homme dans une dualité absolue entre corps et âme. Deux parties ayant deux langages totalement opposés. Alors que le corps est dans l’urgence et que ses besoins peuvent être quantifié, l’âme est infinie et ses besoins plus profonds.
De cette réflexion ressort une grande question : Ou mettre la sexualité ? D’un côté elle est directement reliée au charnel, au corps mais d’un autre elle est loin d’être uniquement corporel à moins de tomber dans des extrêmes.
La réponse est que celle-ci est à la fois dans le corps et dans l’âme et c’est pour cela qu’il est si dur d’apprendre à aimer.
Parfois je peux avoir des expressions d’amour, des câlins etc. et pourtant me sentir malheureuse dans ma relation. C’est le cas car même si le désir est nécessaire car c’est lui qui nous pousse à vouloir construire avec l’autre et donc à l’aimer ; il ne faut pas tomber dans le piège du charnel car une relation sans fondation sentimentale restera toujours insatisfaisante. Il est donc primordial d’écouter à la fois son corps mais aussi sa Nechama en leur accordant une importance similaire.
Pourquoi l’amour se fait dans la différence ?
La relation entre l’homme et la femme est la réunion de deux moitiés d’âme. En effet, la femme a été créé à partir de l’homme. On remarque pourtant que l’homme et la femme sont par définition opposés l’un à l’autre. C’est donc justement de cette différence que nous faisons ressortir la meilleure version de nous-mêmes. Nos âmes sont complémentaires, j’apprends de l’autre et me transforme à son contact.
La fertilité n’existe que dans l’altérité. L’idée d’un autre absolu différent. Le but est de trouver quelque chose de commun dans notre étrangeté, trouver un lien qui va faire notre unité. Cependant, comme montré précédemment, il ne faut pas tomber dans la fusion. En effet, on ne peut pas faire d’un étranger quelqu’un de proche si on reste dans quelque chose de banal. Il faut que ce soit une transformation mutuelle : Est-ce que j’accepte d’être changé à ton contact ? Il ne s’agit pas de modifier son comportement pour l’autre mais de se laisser pénétrer de la différence.